Le cancer

Première cause de mortalité en France, les cancers se développent à partir de cellules anormales qui ont perdu tout contrôle de la multiplication cellulaire et qui à terme envahissent les organes et le corps entier. De nouveaux traitements sont apparus et améliorent la prise en charge des patients, mais seulement un cancer sur deux est actuellement guéri. La recherche sur le cancer, seule source du progrès, doit être poursuivie et soutenue.

Origine des cancers

Un cancer ne résulte jamais d’une cause unique, mais de divers facteurs :

  • Facteurs internes propres au patient (âge, hérédité)
  • Facteurs externes liés à l’environnement (soleil, radiations, virus, produits industriels) ou au mode de vie (tabac, alcool, alimentation…).

Les agressions externes  vont altérer l’ADN qui compose nos gènes, induire des mutations ou des pertes et réarrangements de matériel génétique. Les cellules disposent de systèmes de réparation qui vont corriger ces altérations de l’ADN. Lorsqu’une cellule présente des altérations trop importantes, elle ne peut pas effectuer toutes les réparations et un système de sécurité déclenche son autodestruction par apoptose. C’est seulement si ces systèmes ne fonctionnent pas que la cellule continuera à se multiplier en reproduisant des anomalies dans ses gènes. Si ces anomalies touchent des gènes importants dans le contrôle de la prolifération cellulaire, la cellule peut devenir cancéreuse et conduire à la formation d’une tumeur. Le plus souvent l’accumulation de plusieurs altérations génétiques acquises au cours du temps est nécessaire pour conduire à la cancérisation.

La fréquence des cancers augmente avec l’âge, du fait du cumul des agressions externes et d’une diminution d’efficacité des  systèmes de réparation de l’ADN ainsi que probablement des défenses immunitaires antitumorales. Le hasard des erreurs de réplication de l’ADN des cellules en perpétuel renouvellement (tissus sanguins et épithéliaux) joue également un rôle important.

Chiffres clés 

Selon l’INCA (Institut National du cancer) :

On estime à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués en 2023 en France métropolitaine (245 610 hommes et 187 526 femmes). Les taux d’incidence (standardisés monde) sont estimés à 354,9 pour 100 000 hommes et 274,0 pour 100 000 femmes. L’âge médian au diagnostic était de 70 ans chez l’homme et de 68 ans chez la femme.

Chez l’homme, le cancer de la prostate reste de loin le plus fréquent (59 885 nouveaux cas, -1,1 % d’évolution du taux d’incidence entre 2010 et 2023), devant le cancer du poumon (33 438 cas, -0,5 %) et le cancer colorectal (26 212 cas, -0,5 %).

Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête (61 214 cas, +0,3 % d’évolution du taux d’incidence entre 2010 et 2023), devant le cancer colorectal (21 370 cas, +0,4 %) et le cancer du poumon (19 339 cas, +4,3 %).

Les dernières estimations décrivent une situation plutôt encourageante chez les hommes, avec une diminution de l’incidence ou une stabilité pour les cancers les plus fréquents. Chez les femmes, deux cancers en particulier montrent une augmentation

préoccupante : le cancer du poumon et le cancer du pancréas.

Les deux cancers dont le taux d’incidence a le plus augmenté entre 1990 et 2023 sont le mélanome cutané chez les hommes (+3,5 %) et le cancer du poumon chez les femmes (+5 %).

Chez les enfants et les adolescents, le cancer touche chaque année, en moyenne, 2 200 nouvelles personnes (1 843 chez les moins de 15 ans et 440 chez les adolescents de 15 à 19 ans en 2023).

En termes de mortalité, le cancer du poumon se situe au premier rang chez l’homme (22 800 décès en 2018), devant le cancer colorectal (9 200 décès) et le cancer de la prostate (8 100 décès).

Chez la femme, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer (12 100 décès en 2018), devant le cancer du poumon (10 300 décès) et le cancer colorectal (7 900 décès).

Traitement des cancers

Le traitement des cancers a reposé depuis 70 ans sur le triptyque chirurgie – radiothérapie – chimiothérapie. Il connait depuis une quinzaine d’années une révolution avec la mise en place d’une médecine de précision, adaptée aux caractéristiques spécifiques de la tumeur du patient.

Les progrès de la recherche ont permis de mieux comprendre les mécanismes en jeu dans le développement des cancers, d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et de mettre au point de nouveaux médicaments capables :

  • De cibler des anomalies moléculaires spécifiques présentées par les cellules cancéreuses du patient, touchant principalement des récepteurs et des voies de signalisation responsables de la prolifération cellulaire.
  • D’agir sur l’environnement de la tumeur, notamment en empêchant la formation des vaisseaux sanguins qui nourrissent les tumeurs et sont nécessaires à leur croissance.
  • De lever les freins à la réponse immunitaire anticancéreuse, ce qui permet aux lymphocytes T (tueurs) du patient d’être réactivés et de détruire les cellules tumorales.

Les thérapies ciblées ont permis dans quelques cas emblématiques, comme celui de la leucémie myéloïde chronique, d’obtenir des rémissions très prolongées, voire une quasi-guérison.

Dans la plupart des autres cas, la rémission est de durée limitée et les tumeurs finissent par devenir résistantes au traitement.

Ces thérapies offrent au patient une durée de vie prolongée et de meilleure qualité, faisant du cancer une maladie chronique. Les thérapies les plus récentes, ciblant les freins à la réponse immunitaire ont montré des résultats remarquables dans certains cancers, même au stade métastatique, et offre l’espoir de rémissions très prolongées dans ces cancers. Elles sont en plein développement.

L’arrivée de l’immunothérapie, de la thérapie cellulaire, le dépistage plus précoce, l’apport des nouvelles technologies dans l’aide à la décision, la robotique, de nouveaux traitements par lasers, d’aide à la chirurgie vont permettre de combattre le cancer encore plus efficacement avec une personnalisation des traitements.

Vivre avec son Cancer

En 2018, le nombre de personnes de 15 ans et plus vivantes et ayant eu un cancer au cours de leur vie est de l’ordre de 3,8 millions. Leur risque de second cancer est augmenté, en moyenne, de 36 % par rapport au risque de cancer de la population générale.

L’INCA a actualisé une enquête nationale menée en 2012 puis en 2014 et portant sur 4 349 personnes dont le cancer avait été diagnostiqué cinq ans auparavant. 63,5% des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou aux traitements et que, parmi les personnes en emploi au moment de leur diagnostic, 20 % ne travaillent plus cinq ans après.